mercredi 18 novembre 2009

Dresde : en renaissance




Dresde : en renaissance

Il fait encore bien nuit...le train grince toujours autant mais de mille et une façons, du halètement au cri, variant les rythmes des soubresauts; un musicien composerait une pièce intéressante, c'est sûr, le rythme se calme, presque jusqu'au silence. Je soulève un peu le store, le panneau indique Weimar... mon Dieu, tout un pan d'histoire du 20 ème siècle de ce douteux entre-deux guerres afflue à ma mémoire. Peu après, c'est Leipzig : me reviennent pèle-mèle et peut-être à tort : la guerre de 30 ans, Bach et le film Barry Lindon. Je suis en Allemagne de l'Est, enfin, il y a presque 20 ans que le mur est tombé. N'empêche. Ce que je devine de l'architecture diffère notablement du peu que je connais "de l'Ouest". Cette gare de Leipzig, dinosaure d'acier d'effet saisissant; rénovée de façon à mettre en valeur sa carcasse et...le ciel. Quelle beauté. N'est-ce pas Kant qui disait : "la voûte étoilée au-dessus de moi, la loi morale au-dedans". D'ailleurs, il est du coin lui aussi, de Königsberg.
Moi qui ai toujours eu beaucoup de peine à me rendre en Allemagne... je dois avouer que j'ai dû surmonter une peur pour faire ce long trajet jusqu'à Dresde : le nord, l'est, le froid; sereine, voilà, dans le vacarme silencieux du train de nuit, un calme m'envahit. Sereine, je suis sereine. Il a fallu que maman dise : "cela fait deux générations depuis la guerre, il est temps de tourner la page". Avec des paroles aussi décidées, comment ne pas y aller ?

Dresde, arrivée en deux temps, l'Elbe entre "Neustadt" qui n'est pas si neuve et la cité; mais que c'est vert. Des grandes prairies le long de l'Elbe, en pleine ville, je rêve. Si le communisme a beaucoup amoché, il a aussi pas mal préservé, c'est sûr.
Le tour de ville en bus deux étages, nous l'a montré de long en large, à défaut de nous faire voir le coeur de la ville. Le guide - à l'accent chuintant de souabe - était fier de présenter les réalisations récentes, à grand renfort d'euros. Par contre, je n'ai pas pigé un seul de ses "witz".

On évoque Dresde, on nous dit "Zwinger" , une orangerie, dit-on; en fait des galeries un peu folles aux sculptures quasi rococo, légèreté dentelée, "forcées" par l'architecte à se mettre en construction carrée, pour protéger jardins, bassin, sans doute. Ce monument sans lourdeur évoque les plaisirs d'une cour insouciante. Musée dans un musée. Il abrite la "Gemäldegalerie" où sont accrochés - à l'ancienne - tant de ces tableaux de la grande peinture européenne : on débarque chez Rubens : une salle entière de chairs débordantes nous met au parfum... suivent Tintoret et Véronèse, beaucoup de Titiens aussi; cette fameuse “Vénus d’Urbino” de Giorgione terminée par Titien, avec la sensibilité de Giorgione ! Vénus se fond dans le paysage, tous deux allongés, avec douceur, simplicité, intériorité; nulle impudeur dans ce tableau; qui ne montre rien; il est seulement. Et puis, Et puis, de la douzaine d'oeuvres attribuées à van Eyck, l'une - “Tryptique de la Vierge” - est à Dresde; de la petite production de Vermeer, "la jeune-fille lisant près de la fenêtre" se trouve dans ce musée; le célèbre couple Adam et Eve, deux longs nus de Cranach, eh bien, je les ai vus à Dresde. Un petit Greco, "la guérison de l'aveugle", très italianisant avec ses grands effets de perspective. Enfin, il y a cette oeuvre fétiche du musée, une grande toile, une “Madonne...” avec deux angelots un peu mistons dans le bas du tableau, signé Raphaël. Et puis, et puis... il faut y aller, y retourner.

La ville baroque respire avec aisance, nous replongeant dans un passé, peint avec bonheur et exactitude par Canaletto. Tout le contraire d'une ville moyen-âgeuse toute serrée, terrée autour de sa cathédrale. Tout est aéré. Peut-être dans le fond Canaletto n' y était pas si dépaysé. L'air de la campagne, à défaut de celui - marin - de Venise. Le nouveau se marie à l'ancien, délicatement, inventivement. La Frauenkirche à la molasse essentiellement neuve et beige a épousé les deux pans de façades aux pierres grises, seuls survivants du bombardement de 1945. Le passé se digère mais la digestion fut longue. Au début des années 50, les gravats jonchaient toujours la ville; ceux-ci enfin déblayés, les vaches vinrent y paître; ce n'est qu'au tout début 1993 * que les citoyens décidèrent la reconstruction qui dura jusqu'en 2006.
Oui bien sûr, la ville est belle. Plus encore, elle est un symbole de réconciliations multiples dont la renaissance actuelle n'est qu'un début, une belle ébauche, un modèle peut-être ?

* au moment exact où les planètes Uranus/Neptune commençaient un nouveau cycle de 170 ans, dans la foulée des événements de 1989.

vendredi 13 novembre 2009

La chute du Mur... de tous les murs


Il était une fois il y a 20 ans... la chute du Mur

Je rentrai ce soir là du yoga... tranquillement extatique; ce soir là, la sérénité due à la séance se doublait d'une jubilation profonde, un "oui" dans toutes les cellules de mon corps en vibration joyeuse. Nous avions communié dans la joie et l'excitation après le cours. "Le Mur était tombé" ! Sonnez trompettes ! Jéricho s'écroule. L'absolu improbable s'était produit, l'impossible, le miracle. Et pourtant, s'il y avait un exemple d'une réalité géopolitique intangible, c'était bien ce mur, ce qu'il représentait.

Peu au fait de l'astrologie, ne pouvant mettre de termes sur la réalité que je vivais, je me laissai porter, comme sur une vague, par les hauts et les bas, pendant bien quelques années. Les événements de ma vie - se mêlant intimement à ceux du monde. Quels qu'en soit les drames, il y en eut, il y avait, comme une lame de fond, cette conviction de la possibilité d'un monde autre, nouveau, conforté par le surgissement en moi d'un courant de vie plus fort. La sensation - en et hors "mes murs" - que d'autres murs s'écroulaient. La perception que les choses ne sauraient, ne pourraient plus jamais être les mêmes. Comme s'il y avait un avant, un après, dont le mur était un symbole, visible donc limité bien sûr, mais symbole, puissant révélateur.

Je découvrai avec les grands cycle astrologiques un savoir vital dont j'aimerais partager quelques éléments.

Qui aurait pu "prévoir" ? personne évidemment. Disons qu'il y avait la multiple conjonction d'éléments périodiques ordinaires ...

Comme...
1) Jupiter opposant Saturne comme la Grâce à l'Effort, en un cycle de 20 ans généralement associé - entre autre - à l'Europe. Arrivant à mi-course, l'effort patient se concrétisant dans la forme, poussant tranquillement vers l'abolition des frontières de l'Europe (1992). Jupiter en Cancer, dans le signe du foyer, laissait présager un nouveau foyer plus large. Si Saturne empêche et freine, il concrétise aussi. Quant à Jupiter, il magnifie.... On ne croyait pas si bien dire.

Une utopie en passe de se réaliser, une Europe agrandie, un monde nouveau à redessiner. Le mur, vérité saturnienne intangible, la chute... impossible même pas imaginable... et pourtant, la Grâce, résultat patient de l'effort, pas seulement, sinon l'appellerait-on Grâce ?

et aussi...
2)L'URSS comme les USA arrivaient - conjointement, magnifique coïncidence - au bout de leurs cycles respectifs : l'un de 36 ans, celui de Saturne/Neptune auquel traditionnellement vibrait, vibre encore, ce bloc. L'autre de 45 ans, d'Uranus/Saturne, associé entre autres aux USA, comme au capitalisme, arrivait lui aussi en fin de course.
L'URSS allait disparaître comme telle - comme dans le célèbre jeu de domino - et les pays de l'Est se libérer du "bloc" - mais à leur rythme selon leur histoire et sensibilités propres, avec facilité (Slovénie), avec des tourments incroyables, d'indescriptibles horreurs (beaucoup d'autres);. A mi-cycle de Saturne/Neptune, on peut s'en rendre compte. Quoi qu'il en soit la logique des blocs s'effondrait, tout comme le partage bipolaire (ou du moins pensé tel) du monde.

et surtout...
3) Outre l'Europe, il y le monde, plus encore les civilisations qui se défont, aidées en cela tous les 170 ans environ par les 2 planètes Uranus/Neptune arrivant à une nouvelle conjonction, se préparant à se rencontrer (1993) pour un nouveau départ, mais en 1988/89 déjà en orbe , en présence l'une de l'autre.

L'événement se préparait, il y avait des signes, des troubles, un "build up" dont le déclenchement coïncida avec - essentiellement - la triple rencontre de ces 3 planètes - Saturne/ Neptune/Uranus en un cocktail explosif, joyeux et fructueux :

Saturne s'accroche mais Neptune érode les points de contact, semant la confusion sur une réalité trop ancrée. C'était compter sans Uranus le pulvérisateur du statu quo, qui en un initial joli désordre, éparpilla les ferments de réalités nouvelles, brouillant la carte du monde. Uranus, la planète des révolutions sociales et personnelles. L'im-pensable se produit, car les vrais bouleversements explosent notre mental : on change brusquement de vie, on tombe amoureux, une révolution éclate, une entité disparaît à jamais... L'événement figurait l'étincelle initiale, la main de la fée qui chamboule les morceaux du puzzle, en jetant certaines, en réarrangeant d'autres, en ajoutant d'autres encore, pas mal d'autres.

Quand on regarde le thème de la Chute du mur, (9/11/89 - Berlin 18h.57) , il est d'une grande clarté; tout pointe dans la même direction : les forces de libération, celles de concrétisation, l'aura d'idéalisme, une touche d'amour, le tout en Capricorne, signe d'incarnation et de récolte, opposé par Jupiter, faisant mousser le tout ou - autre image - jouant le rôle d'un verre grossissant, d'une loupe !

Avec cet événement, se préparait l'extrême fin du cycle Uranus/Neptune de 170 ans, commencé - eh oui - à la mort de Napoléon, en 1821. C'est toutes les idées de cette époque que nous charrions encore et qui avaient fait leur temps ! S'il est un slogan pour Uranus/Neptune, cela pourrait être "l'air du temps" et aussi, comme on le dit en anglais "an idea whose time has come". Si Uranus libère et Neptune élève, dissout les croyances et les illusions, alors le moment était venu de nous libérer des illusions d'un monde que nous avions cru le seul possible, coincé dans ses frontières et gardé par des autocrates puissants.

Et maintenant...la chute du Mur de tous les murs

Si le bloc (Saturne/Neptune) a été - irrémédiablement - détruit dans son système de fonctionnement et de croyance - dont l'une fut, sans doute l'illusion de fraternité, malmenée, déchirée dans d'ahurissantes, impensables horreurs, - ne s'est-il, ne nous sommes-nous pas engouffrés - tête baissée - dans l'autre logique, celle d'Uranus/Saturne ? Celle, pour faire bref, du modèle du capitalisme américain ? Arrivé à son tour à mi-cycle, entre 2007 et 2009, son apogée, sa chute ou pour le moins sa sérieuse remise en question, dans la "crise" que nous avons vécue et espérons - sans doute à tort - être derrière nous...

20 ans plus tard, Pluton vient de sortir du Sagittaire, signe de feu de la foi, d'optimisme mais aussi d'exubérance missionnaire et d'exacerbation des fanatismes de tout poil, religieux, économiques. Comme tous les 240 ans, il est de retour en Capricorne, signe de terre, pas de frime ! Constant et réaliste. Le moment est venu de passer à la caisse, de préférence avec du cash, d'arrêter les illusions et de payer les promesses, de renouer avec une certaine sobriété, d' honnêteté envers soi-même bien sûr, de trouver la "règle qui libère" et le reste, les actes justes, naturellement suivent !

Evidemment, ces 3 compères que sont les planètes trans-personnelles : Uranus, Neptune et Pluton au-delà de nos croyance en une libération, d'espoirs, de lendemains qui chantent dans d'hypothétiques ailleurs, ne veulent rien moins que toute libération, la libération de toute croyance, tout espoir, bref la chute de tous nos murs, ! Pour mener dans la légèreté , moment après moment, la vie libre qui seule permet d'incarner l'audace.

Nous y reviendrons !