lundi 24 juin 2013

Aux Ascendants Scorpion... 2

source : Wikipedia
Faust, le personnage de Goethe vend son âme au diable… ce que Goethe sentait profondément de lui-même, le pire de lui-même, il en a modelé le personnage de Faust. De son obscurité il  fait un chef-d'oeuvre, sa souffrance s'est transmutée en créativité, en conscience.

Johann Wolfgang Goethe né 28 août 1749, 12.01 à Francfort, Soleil à 5 degrés Vierge,  Ascendant à 17 degrés Scorpion et Saturne en maison 12 en Scorpion.
Saturne en maison 12 en Scorpion, c'est toute la question de l'obscurité, du mal.. - que même sans le génie de Goethe-  cet ascendant doit tout particulièrement  affronter

 Si l'Ascendant - élément le plus personnel du thème - figure la façon dont on naît au monde et subséquemment la manière dont on aborde chaque commencement, un Ascendant Scorpion est souvent lié à une naissance problématique, où la venue sur terre peut être associée à un drame, voire la mort,  somme toute une arrivée peu bienvenue en ce monde.

Un ami astrologue disait avec justesse que d'avoir un Ascendant Scorpion, c'est un peu comme vivre constamment avec son inconscient en bandoulière…1)

La personne Ascendant Scorpion a souvent - au fond d'elle-même - l'impression d’être une imposture, et quelle que soit l'apparence qu'elle donne, elle souhaite cacher, se sent le devoir de cacher son obscurité, son indignité à la face du monde, obscurité qui lui fait très peur. Et si elle explosait… ça c’est le terroriste… 2)  mais souvent elle implose, causant stress et dommages physiques aussi. Car le risque d'implosion est bien réel, les tensions souvent extrêmes dommageables pour le corps physique. A moins que tout d'un coup les larmes libératoires, un déclic interne, un "aha" de reconnaissance, bref, la grâce, arrivent, permettant de se laisser à nouveau toucher, de lâcher prise…la carapace dure fond, se dissout, une soudaine insouciance apparaît, quelle qu'en soit la forme. Le corps se déroule, se détend danse et ondule, plutôt que d'affronter on ne sait quoi muscles bandés.

Evidemment, avec Saturne transitant actuellement le Scorpion, la chose n'est pas rendue aisée, les tensions sont exacerbées et la libération émotionnelle retenue, car Saturne n'est pas typiquement la planète de la spontanéité joyeuse ! Si on voulait se les cacher, eh bien c'est raté, les tensions sont là, plus palpables, plus réelles, que jamais.

Saturne ou non,  le premier réflexe d’un Ascendant Scorpion est le drame. Le drame fabriqué…car il est dur d'accepter que le plus souvent les problèmes ne sont que le pur reflet des affres d'une émotionalité chauffée à blanc.  L'événement déclencheur extérieur peut être modeste, il plonge la personne dans des angoisses existentielles dévastantes, dévorantes, qui cassent, avant d'être régénérées par les larmes. Nul échappatoire, il faut brûler, brûler, passer par ce purgatoire, flammes de l'enfer, souffrance :  Le temps paraît toujours infini pour retrouver le simple plaisir d'exister. Accepter et passer à travers  agacements, dés-amours, irritations, haines, négativité, la jalousie, l'horrible et l'innommable, embrasser, digérer et renaître.  Mourir pour renaître, de plus en plus rapidement, Dédramatiser, banaliser peut représenter l'exercice d'une vie. Le lotus né de la boue, n’est-ce pas..

“Le faux Dieu change la souffrance en violence. Le vrai Dieu change la violence en souffrance” - Simone Weil

Saturne transitant en Scorpion nous permet de voir particulièrement crûment nos vieux complexes émotionnels, conditionnements et patterns si enfouis qu'ils nous semblent consubstantiels à nous-mêmes, à la réalité des choses.  Troquer une émotionnalité excessive  par une très profonde sensibilité, océanique et follement compassionnée (maison 12) pourrait être l'une des leçons de ce transit.

Saturne en maison 12 -  la maison de la fin, de la finitude, des terminaisons, de ce qui se dissout - clôt enfin une période de près de 30 ans. Soulevant l'inévitable question : qu'ais-je fait de ces 30 ans sur le point de s'écouler ? Avec au coeur de soi, un juge, un censeur souvent  sous ses atours les plus sombres. Au fur et à mesure de la progression de la planète dans ce signe, que l'acceptation de ce qui fut se dégage, ce pardon, ce oui à soi-même s'affirme concomitant d'une renaissance à un nouveau cycle de vie.

Il y a 30 ans je m'éveillais d'un mauvais rêve.
30 plus tard, il y a cette absolue liberté mais aussi les casseroles… les restes d'infamie personnelle et collective incontournables à un niveau de plus en plus profond. Sans illusion mais sans drame non plus. Avec absolue honnêteté.

A propos d'honnêteté,  les pays  ont également un thème natal. Celui de la Suisse, Soleil en Vierge, est justement doté, lui aussi, d'un Ascendant Scorpion… Affaire à suivre dans un prochain blog !


martine keller 24 juin 2013

notes :
1) je m'empresse d'ajouter que la dureté d'un Ascendant Scorpion est allégée ou au contraire alourdie par la position des autres planètes, du complexe de l'Ascendant en particulier (toutes les planètes proches ou en lien direct avec l'Ascendant). La position de Pluton et de Mars, tous deux maîtres du Scorpion, est très sensible.
2) souvent liée du reste à la configuration Saturne/Pluton (voir in : l'astrologie à ma façon : IV - cycles historiques, à la charnières de nos vies)

2 commentaires:

  1. Bonjour Martine, je "tombe" par hasard (mais y a t-il vraiment un hasard) et je souscris pleinement à ce que vous dîtes des ascendants Scorpion. Mère de quatre enfants, sur les 4, j'en ai trois qui font partie de cette belle espèce... Je les reconnais complètement dans ce que vous écrivez. ; je dirais même, je les "ressens". Je vous garde dans mes favoris.

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    1. Merci, je vais tâcher d'être à la hauteur... !
      amicalement

      martine

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