lundi 8 février 2010

Jupiter/Saturne : une allégorie*




*Allégorie : “Suite d’éléments descriptifs ou narratifs dont chacun correspond aux divers détails de l’idée qu’ils prétendent exprimer”

** origine des photos - voir en fin de texte

Cette petite histoire concerne ici ces 2 planètes, mais l'allégorie s'applique en fait à chaque cycle quel que soit sa longueur - 1 jour, 1 an, 20 ou 500 - dans ses phases de croissance, d’efforts individuels, suivies - inéluctablement - des phases de décroissance, et leurs aspects collectifs de re-distribution, de partage.

Ici... la nouvelle rencontre de Jupiter et de Saturne (conjonction) célébrée en fanfare en mai 2000 dans le signe solide et fécond de renouveau qu'est le Taureau et laissant augurer une fructueuse croissance arrive - en mai 2010 - à la mitan, un temps de réflexion. Le Taureau a fixement - et non sans succès - suivi son sillon pendant 10 ans; il revient à l'axe Poissons/Vierge dans lequel se joue l'apogée, d'organiser minutieusement (Vierge) et avec compassion (Poissons) la distribution de la récolte...

Il était une fois… deux planètes très belles, très grosses, les plus grosses du système solaire; l’une très lumineuse presque liquide, déformable l’autre plus sombre, plus lente, dotée de beaux anneaux. Elles fonctionnaient en paire, en harmonie, elles avaient besoin l’une de l’autre, cela allait sans dire. L’une, Jupiter, fournissait l’inspiration. L’autre, Saturne, les moyens de la réaliser. L’une optimiste, l’autre réaliste, concrète. A l’impulsion de l’une correspondait la capacité de répondre de l’autre ou response-abilité.

Bref en une grande respiration de 20 ans, elles donnaient un rythme fondamental à la terre et ses habitants. Jupiter partait fougueusement en avant, portant le flambeau d’idées nouvelles, Saturne suivait derrière réalisant dans la matière, plus lourde, plus lente, l’idée novatrice. Au bout de 5 ans, elles échangeaient quelques propos sur l’état d’avancement des travaux, tentant de rectifier le tir, si besoin, d'ailleurs non sans friction. Au bout de 10 ans, elles se faisaient signe l’une en face l’autre , à mi-course, à leur apogée, se félicitant de l’accomplisement ou se confrontant. 15 ans plus tard, s’approchant de l’achèvement, elles en mesuraient les implications, portant un regard critique. En se rejoignant, au bout de 20 ans, fortes de cette auto-critique, Jupiter concoctait de nouvelles perspectives pour le cycle à venir. C’était simple et évident, qu’aurait réalisé la Grâce sans l’Effort ? Rien elle serait restée éthérée, dans les limbes. Mais quel sens à l’effort sans la Grâce ? Aucun bien évidemment. Depuis pas mal de temps, le habitants de la terre tendaient à perdre ce rythme fondamental, en oublier le sens, en particulier, depuis 50 ans, avec les années qu’ils s’acharnent à appeler “les 30 glorieuses”, ils avaient totalement perdu la boule, au point de ne vouloir plus que gonfler, grossir, augmenter, grandir, bref comme s’ils ne pouvaient qu’inspirer et un mélange très lourd encore, complètement indigeste pour la terre. Tant et si bien que Saturne voyant Jupiter suffoquer, déformé sous la pression imposée à la terre, rétablit périodiquement l’équilibre de façon jugée brutale, anachronique, disproportionnée. "Tu n’y penses pas dit Saturne à Jupiter, tu ne peux pas les laisser faire cavalier seul avec toi, nous sommes liés" ! Alors ils continuèrent, cahin caha, tant bien que mal, tant et si bien (ou mal) que la famille proche, Uranus et plus lointaine aussi, (comme Neptune et Pluton) durent s’en mêler, un peu incognito mais non sans effet ! Mais c’est une autre histoire.

Les habitants de la terre, convaincus non seulement que leur façon de respirer était la bonne mais encore que c’était la seule possible, n’ayant plus le souvenir d’avoir fait différemment avant, l’enseignèrent à leurs enfants, par le biais naturellement des parents, courroie, relais de transmission de l’école et de toutes les autres institutions.
Les enfants respirent tous chaotiquement mais selon l’époque de leur naissance, ils ont plutôt une inspiration rauque, ou une expiration éructée ou encore un arrêt presque total entre inspiration et expiration. Mais tous ont un souffle au coeur. A ce stade, les enfants ont grandi, ils sont estropiés, mais la plupart ne s’en rendent plus compte et perpétuent à leur tour cette aberration. D'autres - heureusement - ont réalisé la nécessité de ré-apprendre à respirer. Ce ne fut pas mince affaire. Sous l’effet de terreurs tellement enfouies qu’ils n’en étaient même pas conscients, ils réalisèrent qu’ils avaient presque arrêté de respirer, de vivre. Presque morts. Ils virent – chacun à sa façon – combien les parents leur avaient inculqué des croyances erronnées, de survie, et combien la société, trop occupée à se perpétuer et adepte de la philosophie "ça passe ou ça casse" ou sa variante : "il n’y pas d’omelettes sans casser des oeufs "– tenait ces vérités très partielles pour éternelles. Ce ré-apprentissage - ou cette re-découverte d'une vérité éternelle, comme on voudra -prit du temps. L’un gazé par son inspir perdait pied, s’envolait presque. Seul de douloureux murs de briques pouvaient arrêter sa course divaguante. L’autre poussé par la frénésie d’un pathétique Charlot n’arrêtait pas de visser des boulons, on se demande bien pourquoi mais lui pas ! Jusqu’à ce qu’il se retrouve jeté, à la rue. (On a envie de lui chuchoter : "c'est tant mieux !")

Et puis, entre ces hoquets, retrouvant peu à peu le sens de ce rythme fondamental, ils virent soudain l’évidence : petite particule finie de matière, ils n’en étaient pas moins l’univers tout entier, ce qui leur donna soudain un sentiment inaliénable de liberté...car il n’y avait tout simplement rien à aliéner ! Et puis cette certitude d’être respiré par cette grande respiration de l’univers les rendaient légers, légers, joyeux, joyeux. Du coup, ils développèrent une respiration de plus en plus formidable, chacun à son propre, ample, mini-rythme.
Aux dernières nouvelles, de plus en plus d’individus, pesant de plus en plus lourds de cette ivresse de liberté et de respiration puissante sèment une joyeuse zizanie d’élus cosmiques (sans bulletins de vote !) sur cette magnifique terre.
Le club est ouvert à tous, please join !



**Ces magnifiques photos prises par le programme Voyager en 1979 s'accompagnent d'explications et de détails sur :
fr.wikipedia.org/wiki/Jupiter_(planète)
fr.wikipedia.org/wiki/Saturne_(planète)



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