jeudi 15 avril 2010

III-C - Les méga-cycles – La liberté ou la mort : Uranus/Pluton


Si le cycle Uranus/Neptune (v. blog Méga-cycles B) marque l’évolution des idées, des sensibilités, des libertés, celui d’Uranus/Pluton (ce blog) les taille/bataille - souvent à la hâche - sur le terrain, l’inscrit dans les chairs...

3) La liberté ou la mort

Un cycle d'Uranus/Pluton : alternativement de 113 et 141 ans Conquêtes de libération...

Le désir irrésistible de libération : Uranus A tout prix, brutalement : Pluton
"Freedom is just another word for nothing left to die…" (Janis Joplin)
La destruction totale est le talent de Pluton”(Liz Greene)

C'est dire le côté brutal, violent de cette conjonction, radicale dans son exigence de ré-génération mais porteuse d’une énergie formidable (au sens 1er du terme). Du coup, au niveau collectif, on trouve ce cycle associé à la restructuration, aux transformations radicales des peuples, des nations, des entreprises, de toutes sortes d’entreprises aussi.

Le cycle d’Uranus avec Pluton marque les étapes successives de libérations - maillon après maillon - des chaînes apparemment individuelles... par construction/destruction/dissolution des structures... pensons aux empires, à l’Etat-nation et l’émergence de formes mieux adaptées à leur temps : G8, G7, G2, G20 et ... j’en passe.

Mais le cycle Uranus/Pluton, c’est fondamentalement l’histoire des libérations individuelles comme phénomène collectif, des plus extérieures aux plus intimes : libération de l’esclavage, du servage, libération des peuples, accession aux droits fondamentaux : politiques, économiques, sociaux, culturels, de l’émergence de l’individualité et de sa centralité. Disons, en bref, du servage à la libération ultime - hors-temps, de tout temps - à la conscience...

Ci-dessous, à grands traits esquissée, cette “carte des libertés” extérieures nous menant d’une conjonction d’Uranus/Pluton à l’autre, collectivement, au seuil de (la possibilité de) la Libération ?!

836 : Cette conjonction signe la fin du rêve carolingien d’unité, de restauration impériale. C’est sous cette conjonction* que s’opère - en 843 par le Traité de Verdun - le partage de l’Empire carolingien entre Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve.
* Il s’agit là de la 4ème et dernière conjonction Uranus/Pluton depuis 410.

905-1399 Nouveau cycle Neptune/Pluton couvrant tout le Moyen-Age
(voir blog Méga-cycles A)

947 : Dès 900, c'est toute la mise en place de l'ordre mediéval, de la féodalité. Il y a morcellement territorial, pouvoir local, assez approprié à une expansion économique bien réelle. L’accroissement de la production économique (défrichements, outillage) est lié à une forte expansion démographique. Il y a diminution du servage. Extension géographique progressive du régime féodal de la France à l’Europe puis - par le biais des croisades - au bassin méditerranéen.

1090 : Astrologiquement parlant, les Croisades historiques de 1095-1291 ont démarré sous la nouvelle conjonction d'Uranus et de Pluton. Lors de la 1ère croisade, Pluton venait en outre d'entrer dans le signe guerrier par excellence du Bélier. La religion là-dedans ? L'astrologie aussi laisse penser que son rôle était d'arrière-garde, prétexte, très marginale ? Par contre, pendant 2 siècles, le jeu des alliances et des conquêtes et les considérations mercantiles battirent leur plein.

1201 : Peu après cette conjonction, soit en 1204, la 4ème croisade, fait inouï, razzia ses co-religionnaires, prit Constantinople. Près de 2 siècles plus tard, en 1270, avec la 8ème Croisade et la mort de St Louis, l'élan guerrier s'était épuisé. Pluton quittant le Capricorne, entrait dans le signe visionnaire du Verseau.

1284/86 : opposition d’Uranus/Pluton. Techniquement, les Croisades s'arrêtèrent en 1291, soit juste après cette opposition. Elles durèrent en fait 1 1/2 conjonctions. Des croisades datent l’essor des villes, l’accroissement des échanges - mêmes forcés - donc de certaines libertés. Période riche et sanglante, richesses sanglantes.... Il y a expansion de l’empire ottoman (fondé en 1299).

1343/44 : Début de la Guerre de 100 ans couvrant une conjonction entière (1337-1453) et marquant significativement la naissance du sentiment national (anglais, français !) et signant - longuement - la fin du Moyen-âge. Attestant de ce déclin, la Peste noire (1347-51) qui décime 1/3 de la population d’Europe, puis le Grand schisme d’Occident (1378-1417) étape décisive quant aux “poids” respectifs du temporel et du spirituel.

1399-1891/92 Nouveau cycle Neptune/Pluton : Renaissance et temps modernes
(voir blog Méga-cycles A)
Il faudra au moins 1 siècle et demi pour que l’homme commence à prendre sa place au sein de
“la nouvelle création”.

1455/56 : C’est à nouveau juste avant la nouvelle conjonction d'Uranus/Pluton (en Lion) que - brutal festin - Constantinople tomba aux mains du Turc Mehmet II en 1453 achevant un empire byzantin sur les genoux dont l’esprit et la culture cependant - toujours très vivants - se perpétuèrent, migrèrent et durent encore ! Une longue page d’histoire fut tournée, l’aspiration devenue archaïque de l’universalisme d’un empire théocratique.

Entre les 2 conjonctions de 1455/56 et la suivante de 1597 s’inscrit la Renaissance, ses conquêtes, ses libérations, ses découvertes, comme de ses asservissements, ses massacres... d‘autres peuples, d’autres cultures, d’autres religions. Découverte d’horizons encore inconnus, leur conquête brutale (dont nous payons en un lent retour karmique les effets actuellement). Une nouvelle idée de l’homme s’impose, à bien des égards si libératrice, tant était étouffant et suranné le carcan scolastique. Les grands monarques s’affrontent et se divisent le monde connu, se partagent les nouvelles parts de gâteaux : Charles Quint (né à Gand en 1500 mort 1558), François 1er (1494-1547) Philippe II (1527-1598) Soliman (1494-1566) Elisabeth 1ère (morte en 1603).

1496/97 *:
La fameuse date de 1492 en fait partie qui vit la découverte de Colomb, la fin de la “Reconquista” avec la libération de Grenade mais aussi l’expulsion des Juifs d’Espagne. Période charnière à biens des égards : la mort de Laurent le Magnifique, celle de Piero della Francesca entrouvrant les portes de la Haute Renaissance et ouvrant toutes grandes celles du monde : Grandes découvertes, par lesquelles les Portugais ruinent les villes italiennes en les supplantant dans le commerce des épices et des matières précieuses : B. Diaz 1485, Ch. Colomb 1492, F. D’Almeida 1505, 1512, Albuquerque. Il y a perte d’hégémonie de Venise. C’est aussi en 1515 - suite à la défaite de Marignan - qu’un petit peuple - la Suisse des 13 cantons - renonce à tout jamais à l’expansion territoriale, sous l’influence de Nicolas de Flue mort à 80 ans en 1497 justement.
*cette date est le carré croissant de la conjonction de 1455/56.

1597 : Marque la fin de la Renaissance et d’une certaine idée du pouvoir... des grandes hégémonies; d’ailleurs les derniers grands monarques s’éteignent - comme Philippe II Elisabeth I - le nouveau paradigme de l’univers et de la place de l’homme en son sein, continue de se mettre en place. Caractériser le 17ème ? Absolutisme et guerres de religion. 1598 Edit de Nantes, l’ampleur de la Réforme comme de la Contre-Réforme ! Et la brutalité des deux.

1644-48 : opposition de Neptune/Pluton, en plein absolutisme.
Les Etats-nations prennent leurs marques (1648 Traité de Westphalie)

1710 : De la fin des absolutismes aux révolutions. Avec ce cycle commence le début de la fin des absolutismes dans le monde européen en tout cas. Louis XIV meurt en 1715.... “en 1793 finirent les guerres des rois et commencèrent les guerres des peuples” (R. Palmer). C’est l’ère des révolutions politique et industrielle. La Liberté est dans l’air... justement, Uranus, signe d’air et de rebellion est découvert en 1781. Il préside à l’esprit des Lumières. Développement conjoint des idées et des techniques.

1850/51 : Conquête de libertés.. liberté et extension de conquêtes. L’essor de l’industrialisation et celle - corollaire - des besoins en matières premières, de l’accroissement des populations, leur immigration va marquer l’expansion des entreprises coloniales qui atteint son apogée aux environs de 1900. Révolutions industrielle et politique : conquêtes et extension des droits politique... pour certains. Extension des revendications libertaires et luttes sociales. 1848 Marx et Engels publient “Le Manifeste du Parti communiste”.
Un mélange détonnant d’idéalisme (Neptune vient d’être découvert) et de réalisme féroce (il est conjoint à Saturne). c’est Baudelaire, l’Impressionisme, Darwin, la Guerre de Sécession, la Commune (1870).

1891/2 Nouveau cycle Neptune/Pluton :
Vers un nouvel ordre du monde

des Conquêtes de libération... à la libération de (l’esprit) de conquête
1965... 1455 : Uranus/Pluton
Quatre grands cycles allant de 1455 à 1965 cernent l’entreprise coloniale proprement dite. Comme une grande lame de fond de 500 ans...faite de libérations et d’asservissements, de libérations récupérées par des asservissements... de libérations des uns et d’asservissements, voire l’extermination d’autres, de peuples, leur dignité, leurs cultures, le pillage de leurs biens culturels .

1965...1850 : Entre les 2 derniers cycles - 115 ans - s’inscrit le mouvement de libération - politique - d’autres peuples, les guerres marquant la fin de la colonisation politique. Les puissantes révoltes (en Occident), tout comme les puissants écrasements ailleurs (la “Révolution culturelle” en Chine). Si les 2 derniers siècles ont vu l’essor des conquêtes de droits de tout poil, on a aussi assisté à des déploiements d’une violence inouie, jamais vue, au nom de la réappropriation d’identités culturelles, religieuses.

Et maintenant ?
2012...1965 1496...1455
Au seuil de 2012 nous sommes actuellement au carré de la conjonction de 1965.. tout comme 500 ans plus tôt, 1496/97 était au carré de la conjonction de 1455/56, c’est dire que si 1965 marque la libération du colonialisme - et la création subséquente d’état-nations, 2012 pourrait marquer - de manière similaire - la libération de ces mêmes états-nations par la création d’un ordre international varié, complexe, chatoyant, divers, souple, reflétant la richesse et la beauté du monde, tout en lui permettant de faire réellement - au-delà des “ego-nations” - face aux problèmes.

“Libérer le conquérant de lui-même” (Serge-Christophe Kolm)
Et puis, libération politique mais asservissement économique, libération économique mais asservissement culturel, sexuel, aux désirs, à l’inconscient, à une doctrine etc. du plus grossier au plus intime, cette “régression” est-elle donc sans fin ?... Un peu comme si l’accession à une liberté en réclamait une autre, faisant ressortir une autre douleur plus enfouie. Est-ce dire aussi que les libertés dites fondamentales ne le sont jamais vraiment ou seulement dans un sens second ?
On ne saluera jamais trop ces luttes pour des libertés extérieures, gagnées mais jamais tout-à-fait acquises; ces libertés, conditions sans doute nécessaires mais assurément non suffisantes de la Liberté. D'une part, ne se libère-t-on vraiment d’une contrainte extérieure qu’en mettant à jour le mécanisme intérieur (affect, désir, pattern, compulsion) qui la rendait possible ?
Et puis - “régression” ultime - n'est-ce pas la réalisation de cette "Première et dernière liberté" où le conquérant réalise que sa dernière conquête n’est autre que lui-même qui rend toutes les autres libertés à la fois réelles et superflues ? Selon la belle phrase de Douglas Harding : "Notre servitude ne vient pas de notre inaptitude à devenir libre mais de notre incapacité à voir que nous le sommes."

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