lundi 7 décembre 2009

L'histoire de l'astrologie ? L'histoire de l'oubli du Soi

Diagramme : l’horoscope où la projection de l’image du ciel au temps/lieu de notre naissance ou... "le ciel est déjà en toi"



L’histoire de l’astrologie ?
L’histoire de l’oubli de Soi ?


I Origines et fondements : de l’observation de la lune à l’ascendant

De tous temps on a observé les astres, pour les cieux eux-mêmes, leur beauté, parce que l'on sentait clairement ou obscurément qu'ils étaient nous-mêmes, pour les scruter, les interroger, pour lire dans le ciel ce que la terre semblait obscurcir.
Pour la vie sur terre, le cycle des saisons, celui de la lune sont des indicateurs privilégiés; les luminaires - soleil et lune - la double illusion que la lune brille et que le soleil tourne autour de la terre reste la réalité la plus forte de nos vies sur terre !
Pour les travaux de la terre, bien sûr, la lune astre rapide, puisqu'il tourne en un petit mois autour de la terre a constitué une observation privilégiée et précoce. Les premiers témoignages de l'observation des phases de la lune remontent à 15000 ans av. J-C.

Quant au Zodiac, même si l’on n’en connaît pas l’origine exacte, on a la preuve que le premier cercle zodiacal - divisé en 28 secteurs - s’est constitué sur la base des phases de la lune. Il semble qu’il soit apparu vers 5000 ans av. J.-C déjà et selon certaines sources à Sumer. Une chose est certaine, c’est celle de l’universalité du principe du Zodiac. Son symbole, une roue divisée en 12 secteurs égaux, est présente dans toutes les civilisations, en tous temps, sur les cinq continents. Ce qui est d’autant plus étonnant que le Zodiac (Zodiacos = cercle d’animaux) n’a rien en soi de “naturel”. C’est une sorte de ruban au travers duquel on peut observer les étoiles mais un ruban imaginaire quand même !

Autant pour les anciens, l'astrologie se centrait autour des événements, de leur prédiction, s'intéressait à réguler le calendrier, prévoir les éclipses, autant de nos jours à l'astrologie on associe l'horoscope individuel !

Quelques jalons1
Si l'astrologie est née en Orient (Sumer, Babylone, l'Egypte, la Mésopotamie), la jonction avec l'Occident se fit semble-t-il entre 600 (Pythagore étudia à Babylone) et 300 ans av. J.-C. soit avec la conquête d'Alexandre le Grand.
Bien des philosophes grecs ont laissé leur empreinte dans ce cheminement astronomique/astrologique :
  • Thalès (né en 624) prédit une éclipse
  • Anaximandre (né en 610) mentionne pour la 1ère fois la notion de cycle, “loi du retour”, si central dans l'astrologie, avec la notion de cycle
  • A Anaximène (né 550) est attribuée souvent la notion de l’homologie entre microcosme et macrocosme 2, pierre de touche de l'astrologie, de la tradition. On lui attribue aussi l'observation de l'obliquité de l'écliptique, ce cercle imaginaire traçant la course annuelle du soleil autour de la terre
  • Pythagore (né en 586) eut l'intuition que les nombres et leurs relations - dont l'importance est grande en astrologie - étaient la base de l'univers
  • Heraclitus (né vers 500 av J.-C.) différencie entre les deux états suivants : celui de la permanence de “l’être” et celui de changement constant affectant le monde physique ou “devenir”
  • Empédocle (né vers 495) était imprégné des 4 éléments : feu-terre-eau-air, fortes réalités constitutives de l'astrologie
  • En 432 premier usage connu des signes du Zodiaque
  • En 409, on note le 1er horoscope individuel (et encore pour un événement, non pour une personne)
  • En 308, le premier éphéméride connu
  • Hipparque (vers190-120 av. J.-C.) découvrit le phénomène de la précession des équinoxes fondé sur la différence de durées entre année solaire et année sidérale. Il est aussi connu comme l’inventeur du système des coordonnées de mesures que sont les longitudes et les latitudes
Ce n'est qu'en l'an 4 av J.-C. (soit 3 ans après la naissance présumée de Jésus) que l'on note un thème individuel faisant pour la 1ère fois usage de l'ascendant. L'ascendant représente le point (signe et degré) où se lève le soleil au moment de la naissance. C’est l’élément le plus personnel, le plus unique du thème.

1 Nicolas Campion "An introduction to the history of astrology", FAS, London, 1989

2"as above so below"


Or l'horoscope individuel est contemporain de la naissance de Jésus en 7 av. J.-C. soit lorsque Jupiter (représentant la Grâce) et Saturne (représentant l'effort) étaient - comme tous les 20 ans - en conjonction. Jupiter figurant l'expansion, l'optimisme, la croissance... spirituelle, aussi, le maître. En Jésus, c'est l'Amour, avec un A majuscule, comme tout ce qui est jupitérien, qui se révèle. Et - par Saturne – il se veut un rappel incontournable de sa concrétisation au quotidien.
Et puis, quoi de plus terrestre et charnel que de naître symboliquement un 25 décembre, dans le signe de terre du Capricorne dont la planète est précisément Saturne. Toutes les leçons de la matière.
L'Amour universel incarné, dans chaque conscience individuelle au moment où apparaît - historiquement - le thème natal. Quelle heureuse coïncidence ! Et l’illustration parfaite de l’ horoscope, ce moment unique de l’incarnation de chacun à la naissance. (voir diag.)

II L’Astrologie... reine des sciences

On sait que l'astrologie était la reine des sciences - après la théologie - enseignées dans les universités médiévales. On omet souvent de dire que les Copernic, Képler,Galilée, Tycho Brahe étaient astrologues : qui à la cour des Habsbourgs ou du roi du Danemark, qui à celle des Médicis. Quant à Newton au siècle suivant, on se rappellera que son oeuvre maîtresse les "Principia" ne sont que la pointe émergée de l'iceberg et que les 3/4 des écrits de ce grand Anglais étaient ésotériques. De plus, ces immenses savants qui donnèrent naissance à ce nouvel âge scientifique appliquaient leur découvertes à leur travail astrologique. Jusqu'à cette époque d'ailleurs astronomie et astrologie n'étaient qu'une seule et même chose.
Et en même temps, ce sont eux qui - paradoxalement - mais sans malice aucune portèrent en 2 siècles un « coup fatal » à l'astrologie, à l'ésotérisme :
  • sans malice, car ils furent les porte-paroles du nouveau collectif dont le langage et le paradigme de vérité s'appelait mathématique et le symbole de la vie le modèle mécanique.
On rappellera le magnifique aphorisme attribué à Galilée : "la nature est un livre écrit par la main de Dieu dans le langage des mathématiques".

Les mathématiques de langage, d'instrument sont devenus constitutifs de la réalité. Avec pour effet, de façon totalement abusive, que seules les qualités objectives, mesurables sont scientifiques; ce qui n'est pas mesurable n'est pas scientifique; la seule connaissance est ce type de science, qui peu à peu signifiera connaissance tout court et finalement tout ce qui ne se plie pas à ces critères finira même par ne plus exister ! C'est évidemment une imposture et un nouveau dogme. Tous les frigos ne sont pas des Frigidaires... est science toute discipline, corps de connaissances constitué sur un sujet déterminé (Collingwood). La science galiléenne – projet novateur et libertaire s'il en fut – tendra très rapidement à manipuler le monde, la nature, les hommes. Les sciences holistiques l'habitent, l'explorent, le découvrent.
  • Coup fatal ? oui et non.
- oui, car la consécration officielle, l'enseignement dans les facultés disparut avec pour effet que l'astrologie continua de façon "underground", sous le manteau. Le dernier enseignement d’astrologie se donna jusqu’en 1770 à l’université de Salamanque.
- non, car toutes les découvertes astronomiques, loin d'être fatales à l'astrologie, ont été aisément intégrées par elle : pensez à l'héliocentrisme, la découverte des nouvelles planètes : Uranus en 1781, Neptune en 1848, Pluton en 1930, Chiron en 1977.

Newton réalisa-t-il que le nouveau paradigme basé sur la séparation du sujet et de l'objet, l'observateur et l' observé contredisait tous ses écrits religieux, philosophiques, alchimiques reposant sur l'union, l'unité de toute chose, tous les êtres ! Mais les 2 univers doivent-ils s'exclure ?

Emmanuel Kant donne son aval épistémologique à la science newtonienne de son temps : il y a le domaine du connaissable, des corps dans l’espace et dans le temps, les phénomènes. Peut-être portons-nous des “lunettes aux verres roses” mais n’avons aucun moyen de les enlever. Quant à la chose en soi, noumène, elle n’est pas connaissable par la raison (Verstand), puisqu’elle n’entre pas dans les catégories de l’espace-temps. La Raison non raisonnante (Vernunft) nous y donne quelque accès et Kant, comme Platon et quelques « amis de la sagesse » avant lui, le savaient. Oui, Kant était un sage occidental, mais comme le dit Franklin Merrel-Wolf, un autre sage et lui-même aussi très sérieux : « La lumière de Kant est très éclairante, mais il y manque la substance qui est la joie ». Quant à l’énigmatique philosophe du 20ème siècle devenu mystique, Wittgenstein, il déclara que “ce dont nous ne pouvons parler, nous devrions nous taire3. Sommes-nous condamnés à un univers instrumental tout plein de choses mais vidé de sens, d’un côté, et d’une richesse infinie mais incommunicable de l’autre ?
3 « Of what we cannot speak we shall remain silent »

III Jeter le bébé avec l’eau du bain ? Et pourquoi donc ?


Devons-nous jeter le bébé avec l'eau du bain ? Bien sûr que non ! Et si l’un et l’autre ne s’excluaient pas ? Mais alors quels sont les ponts ?
Chaque niveau d'investigation du réel a sa vérité. Et les niveaux sont multiples, riches; on est dans l'ordre du "et plus et encore". Nous avons accumulé beaucoup de connaissances mais ce sont ces arts, ces disciplines, ces champs d'études qui - contre vents et marées - nous parlent (moins de faits que) de sens. Or ce sens nous parle du tout, nous montre l'union de l'homme et de l'univers; et c'est vraiment l'hypothèse de départ. Et dans ce tout, cette approche holistique, il y a le terme anglais "whole" (entier, un, complet). L'astrologie, comme toutes les disciplines holistiques nous fait nous sentir chez nous sur cette terre, que nous partageons avec tous les êtres - animaux, plantes, pierres etc. - nous ne sommes pas des vagabonds, des hors-la-loi, cosmiques ! Nous ne sommes pas simplement jetés dans ce monde, collection d'individus séparés. Chaque vie - humaine et autre - importe.

- la distinction sujet-objet "La science et tous ses intruments sophistiqués ne peut que nous donner l'image de l'univers que notre conscience moderne est à même de se représenter" (Dane Rudhyar).
A cet égard, la physique quantique, vieille d' il y a un siècle déjà, ne nous dit-elle pas que la distinction entre l'observateur d'un phénomène et la chose observée donc le sujet et l'objet, n'a plus vraiment de sens, rejoignant ainsi toute la tradition spirituelle.
Cette vérité de la science fondamentale, du monde sub-lunaire, n'empêche pas que dans notre monde visible les vérités de la physique newtonienne continuent de s'appliquer !

- Qu'est-ce qu'un événement, une expérience ?
Mesurer l'expérience astrologique à l'aune de l'expérience des sciences dites exactes est souvent stérile.
Ainsi :
- glisser sur une peau de banane ou se casser une jambe ou encore perdre son travail ... voilà des événements observables sinon réplicables...
-avoir un “insight”, une révélation, ce soudain "ah ah", cet éclair de compréhension subite, ce jaillissement, “fiat lux” !
- lâcher prise et réaliser soudain qu’une question épineuse d'apparence insoluble qui nous tarabustait disparaît... Ah oui, le problème mais quel était le problème ??
Voici aussi des événements, des expériences, sinon observables, parfois réplicables et intersubjectivement vérifiables. Chacun le sait, le fait.
Jung ne disait-il pas : "nous arrivons aux événements et non l'inverse.."

- mourir, mourir à quelque chose, mourir à soi-même, faire le deuil, tous ces événements sont des morts, tous sont des événements. Il y a différents types de morts, il y a différents types d'événements ce qui renvoie à son tour à la question de la vérité

- la question de la vérité. Il y a la vérité factuelle, celle des sciences expérimentales, ceci est un chien et non pas un chat, absolue dans son contexte; dans un autre contexte cet animal - est onde non plus corpuscule, perdant ses contours distincts, et se retrouvant dans le même champ que son meilleur ennemi !

les objets s'évanouissent de même que la séparation entre sujet et objet d'expérience, rejoignant ainsi la réalité du mystique, soit la nôtre quand nous sommes prêts à en faire l'expérience - encore une expérience !

Il y a une autre vérité, caractéristique des disciplines de sens : une vérité, un sens, vus comme un dévoilement progressif (a-lethia) et selon ce que nous sommes prêts à recevoir, voir ou vivre de la réalité.

Mais là, nous tombons dans l'interprétation, donc dans la prédiction aussi.
Oui, il y a un aspect prédictif à l’astrologie, c’est indéniable; ce qui ne veut pas dire que
l’événement soit univoque et déterminé. Il y a une certaine qualité d’expérience que l’on peut
prévoir mais non son issue.

Pour prendre l’exemple du transit d’Uranus dans le ciel sur une Vénus dans le thème natal, transit
classiquement appelé “aspect divorce” !
Il est certain que la personne vivra une rupture marquée de son mode de relation; seul son degré de
conscience pourra dire ce qu’elle en fera : une fatalité (mon conjoint m’a quitté), une libération,
une réorganisation de son expérience, une extension de sa liberté au sein du couple, la formation
d’un nouveau couple où ces valeurs peuvent être vécues, une rencontre soudaine et sans
lendemain, l’abandon d’une relation de couple, la rencontre d’un partenaire après une longue
période de célibat etc. etc.


A cet égard, "Aucun astrologue - ou psychanalyste - ne peut interpréter la vie à un niveau plus élevé qu'il ne fonctionne lui-même."(Dane Rudhyar).

- et celle de la liberté.
L'homme est libre
L'homme est déterminé...
Selon la vérité de la logique, si l'une de ces déclarations est juste, l'autre doit être fausse. Eh bien, le paradoxe n'est qu'apparent, toutes deux sont justes, mais de quel homme parle-t-on ?
L'homme, l'être, en tant que conscience - en sa nature de bouddha - est libre, l'a toujours été, le sera toujours. Le réaliser, c'est ce que l'on appelle l'éveil.

Comme le dit Douglas Harding - alerte nonagénaire et être réalisé depuis plus de 50 ans -
"Notre servitude ne vient pas de notre inaptitude à devenir libre mais de notre incapacité à voir que nous le sommes"

Mais, et c'est là que le grand jeu de la vie commence, l'homme n'est pas seulement pure conscience, il est conscience incarnée, dans un corps, une conscience sur pattes ! Et c'est là, dans nos comportements quotidiens, que nous observons avec une désespérante habitude, que nous ne sommes le plus souvent qu'un paquet de réflexes conditionnés ! Cette liberté-là est à gagner de haute lutte, jusqu'à notre dernier souffle.
Intégrer cette liberté de conscience au quotidien de nos vies, tel est le travail-jeu ! Cette réalisation-là n'a pas de fin.
Vous êtes cela, de plus en plus pleinement cela” dit l’Américaine Gangaji 4

4 "You are THAT, more and more fully THAT" in "Freedom and Resolve"

Dans ce terme "whole" est aussi contenu "holy", sacré. Il y a non seulement des choses à connaître mais avant tout une vie à la fois familière et mystérieuse à vivre !
La vie, exaltante ou banale, est précieuse, chaque moment est unique. Et dans cette attitude,il y a notre guérison, c'est reposant de se sentir faire partie du tout, être le tout. Il n'y a plus à se justifier, justifier son existence, c'est l'abandon de la lutte et c'est aussi notre guérison : dans whole, holy, il y a aussi "healing". j'aime considérer l'astrologie comme une discipline de conscience, donc un art de guérison.

Pour les disciplines qui partent de l'hypothèse fondamentale - d'ailleurs vérifiable par chacun, à chaque instant, de l'unité, de l'homme, du cosmos - et qui se soucient du sens, plus que du pourquoi et du comment, l'univers perd sa qualité d'hostile, la vie son côté adverse, de lutte, si familiers à nos contemporains.

Seule l’intimité avec soi-même apporte une véritable guérison”, dit Deepak Chopra. Thérèse d’Avila, voilà plus de cinq siècles, disait-elle autre chose en affirmant : « Le ciel est déjà en toi ; il ne peut y avoir connaissance de Dieu sans connaissance de soi »

Devenir de plus en plus libres d'être qui nous sommes vraiment, d'arrêter – et tel est notre choix, notre véritable liberté instant après instant – de faire obstacle à nous mêmes ! L'astrologie veut servir l'incarnation de cette liberté !

mercredi 2 décembre 2009

Des minarets aux étoiles... *


Des minarets aux étoiles... *

Qui ne se souvient pas avec éblouissement à Istanbul, à Sainte Sophie, à la Suleymanié, à Edirne ou ailleurs, de ces pleines coupoles flanquées de leurs minarets s'élançant vers le ciel tels des flèches de feu. Qui a Rhodes, par exemple, n'a pas été touché - dans le quartier turc de la ville - de la rencontre d’un minaret marié à une église romane en une synthèse d’une époustouflante et naturelle beauté ? Un peu comme si l’harmonie des pierres reflétait l’évidence de celle des âmes et nous le redisait tranquillement en ces autres temps troublés. Comment inventer une solution là où fondamentalement il n’y a pas de problème…

Les temps ne sont-ils pas révolus d'ériger, de fabriquer d'autres monuments à un Dieu extérieur, de s'accrocher à ces signes de croisades que l'on souhaiterait abolies - églises, mosquées, clochers ou minarets - reflétant des rituels souvent vides ?

N'est-il pas temps de vivre enfin l'essence, au coeur, oui au coeur de chaque religion, de réaliser la part divine en chacun d'entre nous, cette conscience partagée d'une même terre, un même ciel qui seule nous permet - au lieu d'un illusoire paradis - de réaliser dès à présent le ciel sur la terre ?

* footnote aux votations !
Litho de Thierry Vernet

L’astrologie, c’est la vie même…

L’astrologie... quoi de plus naturel...

L’astrologie, c’est la vie même…

De tous temps on a observé les astres, pour les cieux eux-mêmes, leur beauté, parce que l'on sentait clairement ou obscurément qu'ils étaient nous-mêmes, pour les scruter, les interroger, pour lire dans le ciel, siège supposé du numineux, ce que la terre semblait obscurcir, bref, pour faire sens de la vie, de ce qui la (nous) dépasse.

Pour les travaux de la terre, bien sûr, la lune astre rapide, puisqu'il tourne en un petit mois autour de la terre a constitué une observation privilégiée et précoce. Pour la vie sur terre, le cycle des saisons, celui de la lune sont des indicateurs privilégiés. La double illusion que la lune brille et que le soleil tourne autour de la terre ne reste-t-elle pas la réalité la plus forte de nos vies sur terre ?

Ce cosmos, ces étoiles, ce soleil, cette terre, ces êtres qui la peuplent ; cette seule Réalité, cette Réalité première. Au fond de nous, nous le savons. Chaque fois que nous l’oublions, fermons les yeux, à chaque coup, nous sentons les limites de cette portion de territoire qu’est notre corps séparé, se dissoudre en une vastitude infinie, une plénitude vide. Il n’y a nulle part où aller, puisque je suis Cela (“I am That”), c’est l’assurance absolue, donc la dissolution de toute peur. “Nowhere to go”, il n’y a pas d’ailleurs. Du coup, au lieu de nous sentir petits, nous sentons notre essentielle grandeur ; ce petit corps devient ce qu’il est : un être gigantesque interconnecté. Du coup, poser les pieds sur cette terre prend une dimension cosmique, chaque pas pèse de tout son poids de présence ; chaque acte banal prend un relief inouï ; comme un coup frappé sur une peau de tambour et qui – naturellement – résonne partout, est partout.

Action ici, réaction là-bas. Nous pesons soudain de tout notre poids d’être, que nous le sachions ou non. Quelle responsabilité. Du coup, tout importe, tout est sacré, comme la façon dont je pose chaque pied.

Du coup, il n’y a rien à réconcilier, à réunifier, puisque rien n’a jamais été séparé, ne peut jamais l’être. Telle est la Réalité fondamentale de laquelle l’astrologie part et ce à quoi elle nous convie, ce qu’elle nous rappelle.

Réalisant cela, nous réalisons notre liberté ; nous ne pouvons pas ne pas l’être. «Notre servitude ne vient pas de notre inaptitude à devenir libres, mais de notre inaptitude à voir que nous le sommes » Douglas Harding

Et pourtant, réalisant cela, où est notre liberté individuelle ? S’il n’y a pas d’être séparé ? La rivière a-t-elle d’autre choix que de couler jusqu’à la mer ?

Chaque coup frappé sur le tambour est unique, le premier, le dernier ; la science nous le dit : il n’y a pas 2 flocons de neige semblables, ni 2 événements du reste ; a fortiori deux être humains ;


...une mais unique

Et c’est là que l’astrologie se déploie ; chaque conscience est Conscience ; en même temps, sans exclusive, elle se manifeste dans une vie ; courant de Vie, pris dans la Vie et vie unique. Nous sommes une poussière et aussi une étoile , parmi des milliards de poussières comme d’étoiles ! Chacun d’entre nous est un soleil (centre de l’identité en astrologie), centre du système solaire, pourtant le soleil n’est qu’une modeste étoile...

Ce coup de gong, c’est la naissance de chaque être dans un corps, et c’est ce que signe, le thème natal dont les significations se déclinent, les nuances s’étoffent à l’aide de techniques variées. Mais fondamentalement, l’astrologie nous indique, nous enseigne à vivre en accord avec ce thème natal, vivre sa vie le plus créativement possible, au plus près de sa destinée : équipés d’une carte, différente pour chacun, pour explorer cette rivière – de longueur variable – que chacun descend, en investissant au mieux cette portion d’espace et de temps qui nous est impartie.
Belle vie !

mercredi 18 novembre 2009

Dresde : en renaissance




Dresde : en renaissance

Il fait encore bien nuit...le train grince toujours autant mais de mille et une façons, du halètement au cri, variant les rythmes des soubresauts; un musicien composerait une pièce intéressante, c'est sûr, le rythme se calme, presque jusqu'au silence. Je soulève un peu le store, le panneau indique Weimar... mon Dieu, tout un pan d'histoire du 20 ème siècle de ce douteux entre-deux guerres afflue à ma mémoire. Peu après, c'est Leipzig : me reviennent pèle-mèle et peut-être à tort : la guerre de 30 ans, Bach et le film Barry Lindon. Je suis en Allemagne de l'Est, enfin, il y a presque 20 ans que le mur est tombé. N'empêche. Ce que je devine de l'architecture diffère notablement du peu que je connais "de l'Ouest". Cette gare de Leipzig, dinosaure d'acier d'effet saisissant; rénovée de façon à mettre en valeur sa carcasse et...le ciel. Quelle beauté. N'est-ce pas Kant qui disait : "la voûte étoilée au-dessus de moi, la loi morale au-dedans". D'ailleurs, il est du coin lui aussi, de Königsberg.
Moi qui ai toujours eu beaucoup de peine à me rendre en Allemagne... je dois avouer que j'ai dû surmonter une peur pour faire ce long trajet jusqu'à Dresde : le nord, l'est, le froid; sereine, voilà, dans le vacarme silencieux du train de nuit, un calme m'envahit. Sereine, je suis sereine. Il a fallu que maman dise : "cela fait deux générations depuis la guerre, il est temps de tourner la page". Avec des paroles aussi décidées, comment ne pas y aller ?

Dresde, arrivée en deux temps, l'Elbe entre "Neustadt" qui n'est pas si neuve et la cité; mais que c'est vert. Des grandes prairies le long de l'Elbe, en pleine ville, je rêve. Si le communisme a beaucoup amoché, il a aussi pas mal préservé, c'est sûr.
Le tour de ville en bus deux étages, nous l'a montré de long en large, à défaut de nous faire voir le coeur de la ville. Le guide - à l'accent chuintant de souabe - était fier de présenter les réalisations récentes, à grand renfort d'euros. Par contre, je n'ai pas pigé un seul de ses "witz".

On évoque Dresde, on nous dit "Zwinger" , une orangerie, dit-on; en fait des galeries un peu folles aux sculptures quasi rococo, légèreté dentelée, "forcées" par l'architecte à se mettre en construction carrée, pour protéger jardins, bassin, sans doute. Ce monument sans lourdeur évoque les plaisirs d'une cour insouciante. Musée dans un musée. Il abrite la "Gemäldegalerie" où sont accrochés - à l'ancienne - tant de ces tableaux de la grande peinture européenne : on débarque chez Rubens : une salle entière de chairs débordantes nous met au parfum... suivent Tintoret et Véronèse, beaucoup de Titiens aussi; cette fameuse “Vénus d’Urbino” de Giorgione terminée par Titien, avec la sensibilité de Giorgione ! Vénus se fond dans le paysage, tous deux allongés, avec douceur, simplicité, intériorité; nulle impudeur dans ce tableau; qui ne montre rien; il est seulement. Et puis, Et puis, de la douzaine d'oeuvres attribuées à van Eyck, l'une - “Tryptique de la Vierge” - est à Dresde; de la petite production de Vermeer, "la jeune-fille lisant près de la fenêtre" se trouve dans ce musée; le célèbre couple Adam et Eve, deux longs nus de Cranach, eh bien, je les ai vus à Dresde. Un petit Greco, "la guérison de l'aveugle", très italianisant avec ses grands effets de perspective. Enfin, il y a cette oeuvre fétiche du musée, une grande toile, une “Madonne...” avec deux angelots un peu mistons dans le bas du tableau, signé Raphaël. Et puis, et puis... il faut y aller, y retourner.

La ville baroque respire avec aisance, nous replongeant dans un passé, peint avec bonheur et exactitude par Canaletto. Tout le contraire d'une ville moyen-âgeuse toute serrée, terrée autour de sa cathédrale. Tout est aéré. Peut-être dans le fond Canaletto n' y était pas si dépaysé. L'air de la campagne, à défaut de celui - marin - de Venise. Le nouveau se marie à l'ancien, délicatement, inventivement. La Frauenkirche à la molasse essentiellement neuve et beige a épousé les deux pans de façades aux pierres grises, seuls survivants du bombardement de 1945. Le passé se digère mais la digestion fut longue. Au début des années 50, les gravats jonchaient toujours la ville; ceux-ci enfin déblayés, les vaches vinrent y paître; ce n'est qu'au tout début 1993 * que les citoyens décidèrent la reconstruction qui dura jusqu'en 2006.
Oui bien sûr, la ville est belle. Plus encore, elle est un symbole de réconciliations multiples dont la renaissance actuelle n'est qu'un début, une belle ébauche, un modèle peut-être ?

* au moment exact où les planètes Uranus/Neptune commençaient un nouveau cycle de 170 ans, dans la foulée des événements de 1989.

vendredi 13 novembre 2009

La chute du Mur... de tous les murs


Il était une fois il y a 20 ans... la chute du Mur

Je rentrai ce soir là du yoga... tranquillement extatique; ce soir là, la sérénité due à la séance se doublait d'une jubilation profonde, un "oui" dans toutes les cellules de mon corps en vibration joyeuse. Nous avions communié dans la joie et l'excitation après le cours. "Le Mur était tombé" ! Sonnez trompettes ! Jéricho s'écroule. L'absolu improbable s'était produit, l'impossible, le miracle. Et pourtant, s'il y avait un exemple d'une réalité géopolitique intangible, c'était bien ce mur, ce qu'il représentait.

Peu au fait de l'astrologie, ne pouvant mettre de termes sur la réalité que je vivais, je me laissai porter, comme sur une vague, par les hauts et les bas, pendant bien quelques années. Les événements de ma vie - se mêlant intimement à ceux du monde. Quels qu'en soit les drames, il y en eut, il y avait, comme une lame de fond, cette conviction de la possibilité d'un monde autre, nouveau, conforté par le surgissement en moi d'un courant de vie plus fort. La sensation - en et hors "mes murs" - que d'autres murs s'écroulaient. La perception que les choses ne sauraient, ne pourraient plus jamais être les mêmes. Comme s'il y avait un avant, un après, dont le mur était un symbole, visible donc limité bien sûr, mais symbole, puissant révélateur.

Je découvrai avec les grands cycle astrologiques un savoir vital dont j'aimerais partager quelques éléments.

Qui aurait pu "prévoir" ? personne évidemment. Disons qu'il y avait la multiple conjonction d'éléments périodiques ordinaires ...

Comme...
1) Jupiter opposant Saturne comme la Grâce à l'Effort, en un cycle de 20 ans généralement associé - entre autre - à l'Europe. Arrivant à mi-course, l'effort patient se concrétisant dans la forme, poussant tranquillement vers l'abolition des frontières de l'Europe (1992). Jupiter en Cancer, dans le signe du foyer, laissait présager un nouveau foyer plus large. Si Saturne empêche et freine, il concrétise aussi. Quant à Jupiter, il magnifie.... On ne croyait pas si bien dire.

Une utopie en passe de se réaliser, une Europe agrandie, un monde nouveau à redessiner. Le mur, vérité saturnienne intangible, la chute... impossible même pas imaginable... et pourtant, la Grâce, résultat patient de l'effort, pas seulement, sinon l'appellerait-on Grâce ?

et aussi...
2)L'URSS comme les USA arrivaient - conjointement, magnifique coïncidence - au bout de leurs cycles respectifs : l'un de 36 ans, celui de Saturne/Neptune auquel traditionnellement vibrait, vibre encore, ce bloc. L'autre de 45 ans, d'Uranus/Saturne, associé entre autres aux USA, comme au capitalisme, arrivait lui aussi en fin de course.
L'URSS allait disparaître comme telle - comme dans le célèbre jeu de domino - et les pays de l'Est se libérer du "bloc" - mais à leur rythme selon leur histoire et sensibilités propres, avec facilité (Slovénie), avec des tourments incroyables, d'indescriptibles horreurs (beaucoup d'autres);. A mi-cycle de Saturne/Neptune, on peut s'en rendre compte. Quoi qu'il en soit la logique des blocs s'effondrait, tout comme le partage bipolaire (ou du moins pensé tel) du monde.

et surtout...
3) Outre l'Europe, il y le monde, plus encore les civilisations qui se défont, aidées en cela tous les 170 ans environ par les 2 planètes Uranus/Neptune arrivant à une nouvelle conjonction, se préparant à se rencontrer (1993) pour un nouveau départ, mais en 1988/89 déjà en orbe , en présence l'une de l'autre.

L'événement se préparait, il y avait des signes, des troubles, un "build up" dont le déclenchement coïncida avec - essentiellement - la triple rencontre de ces 3 planètes - Saturne/ Neptune/Uranus en un cocktail explosif, joyeux et fructueux :

Saturne s'accroche mais Neptune érode les points de contact, semant la confusion sur une réalité trop ancrée. C'était compter sans Uranus le pulvérisateur du statu quo, qui en un initial joli désordre, éparpilla les ferments de réalités nouvelles, brouillant la carte du monde. Uranus, la planète des révolutions sociales et personnelles. L'im-pensable se produit, car les vrais bouleversements explosent notre mental : on change brusquement de vie, on tombe amoureux, une révolution éclate, une entité disparaît à jamais... L'événement figurait l'étincelle initiale, la main de la fée qui chamboule les morceaux du puzzle, en jetant certaines, en réarrangeant d'autres, en ajoutant d'autres encore, pas mal d'autres.

Quand on regarde le thème de la Chute du mur, (9/11/89 - Berlin 18h.57) , il est d'une grande clarté; tout pointe dans la même direction : les forces de libération, celles de concrétisation, l'aura d'idéalisme, une touche d'amour, le tout en Capricorne, signe d'incarnation et de récolte, opposé par Jupiter, faisant mousser le tout ou - autre image - jouant le rôle d'un verre grossissant, d'une loupe !

Avec cet événement, se préparait l'extrême fin du cycle Uranus/Neptune de 170 ans, commencé - eh oui - à la mort de Napoléon, en 1821. C'est toutes les idées de cette époque que nous charrions encore et qui avaient fait leur temps ! S'il est un slogan pour Uranus/Neptune, cela pourrait être "l'air du temps" et aussi, comme on le dit en anglais "an idea whose time has come". Si Uranus libère et Neptune élève, dissout les croyances et les illusions, alors le moment était venu de nous libérer des illusions d'un monde que nous avions cru le seul possible, coincé dans ses frontières et gardé par des autocrates puissants.

Et maintenant...la chute du Mur de tous les murs

Si le bloc (Saturne/Neptune) a été - irrémédiablement - détruit dans son système de fonctionnement et de croyance - dont l'une fut, sans doute l'illusion de fraternité, malmenée, déchirée dans d'ahurissantes, impensables horreurs, - ne s'est-il, ne nous sommes-nous pas engouffrés - tête baissée - dans l'autre logique, celle d'Uranus/Saturne ? Celle, pour faire bref, du modèle du capitalisme américain ? Arrivé à son tour à mi-cycle, entre 2007 et 2009, son apogée, sa chute ou pour le moins sa sérieuse remise en question, dans la "crise" que nous avons vécue et espérons - sans doute à tort - être derrière nous...

20 ans plus tard, Pluton vient de sortir du Sagittaire, signe de feu de la foi, d'optimisme mais aussi d'exubérance missionnaire et d'exacerbation des fanatismes de tout poil, religieux, économiques. Comme tous les 240 ans, il est de retour en Capricorne, signe de terre, pas de frime ! Constant et réaliste. Le moment est venu de passer à la caisse, de préférence avec du cash, d'arrêter les illusions et de payer les promesses, de renouer avec une certaine sobriété, d' honnêteté envers soi-même bien sûr, de trouver la "règle qui libère" et le reste, les actes justes, naturellement suivent !

Evidemment, ces 3 compères que sont les planètes trans-personnelles : Uranus, Neptune et Pluton au-delà de nos croyance en une libération, d'espoirs, de lendemains qui chantent dans d'hypothétiques ailleurs, ne veulent rien moins que toute libération, la libération de toute croyance, tout espoir, bref la chute de tous nos murs, ! Pour mener dans la légèreté , moment après moment, la vie libre qui seule permet d'incarner l'audace.

Nous y reviendrons !